Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/187

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si beau que des gens qui n’y avoient pas trempé s’en vantèrent. Trebonius écrit à Cicéron que, s’il écrit quelque chose du meurtre de César, qu’il espère qu’il n’y aura pas la moindre place. Cicéron’, qui prie qu’on le mette dans l’histoire romaine, et qu’on 3 mente même pour lui. Cet amour immodéré pour être célébré vient de l’éducation de ce temps-là.

1387* (1552. II, f° 248 v°). — Il y a des exemples étonnants de la vanité romaine. Il n’y a rien de si ridicule que Trebonius, qui écrit à Cicéron que, s’il 1o décrit quelque chose du meurtre de César, il espère qu’il n’y aura la moindre place. Il n’y a rien de si ridicule que Cicéron lui-même qui prie qu’on le mette dans l’histoire romaine, et qu’on mente même pour lui.

Cette vanité étoit entièrement différente de la va. ô nité que quelques peuples ont aujourd’hui. Celle-ci ne se porte que sur le moment présent ; l’autre étoit toujours jointe à l’idée de la postérité. Un habit de bon goût pour un certain jour suffit pour l’une ; il falloit un nom gravé sur une pierre pour flatter ^o l’autre. Ces choses sont l’effet de l’éducation de ce siècle-là et du nôtre et se reportent aux institutions des deux peuples.

1388 (1o13. II, f6 37 v°). — Les Romains me semblent n’avoir point de mot pour exprimer un petit i5 maître : leur gravité étoit trop contraire à ce genre de personnage.

1. Mis aux Loix.