Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/225

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1475*(1oo.I, p. 91). — H se fait de temps en temps des inondations de peuples dans le Monde, qui font recevoir partout leurs mœurs et leurs coutumes. L’inondation des Mahométans apporta le despotisme ; celle des hommes du Nord, le gouvernement 3 des nobles. Il a fallu neuf cents ans pour abolir ce gouvernement-là et établir, dans chaque État, le gouvernement d’un seul. Les choses subsisteront de même, et il y a apparence que nous irons, de siècle en siècle, au dernier degré de l’obéissance, jusqu’à 1o ce que quelque accident change la disposition des cerveaux et rende les hommes aussi indociles qu’ils l’étoient autrefois. Voilà comme il y a toujours eu flux et reflux d’empire et de liberté.

1476(8o3.I, p. 515). — Les peuples du Nord d’Eu- 15 rope, source de la liberté. Les peuples qui vinrent du Nord d’Asie portoient avec eux la servitude, comme je l’ai remarqué.

1477 (545. I, f° 433 v°). — Les historiens romains ont constamment observé que les peuples du Nord, 2o presque indomptables dans leur pays, n’étoient pas, à beaucoup près, tels dans des pays plus chauds. Ils font sans cesse cette remarque sur les Gaulois, les Allemans, les Suèves et les Germains. C’est pour cela que Marius ne voulut combattre les Cimbres et -5 les Teutons que dans des pays et dans des temps les plus brûlants. Et il n’y a point d’historiens qui, sur ces matières, puissent nous aider à former des conjectures plus solides, parce que les Romains ont