Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/248

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1529(44o. I, p. 387). — Bonheur des Romains, qui n’eurent jamais qu’une seule guerre, et dont les ennemis ne se liguèrent jamais ; de façon qu’ils les opprimèrent l’un après l’autre. Ils devenoient 5 plus fiers à mesure des mauvais succès. Aussi Tacite dit qu’il étoit possible de les surmonter dans un combat, jamais dans une guerre : « Facile superari posse prœlio, bello numquam. »

1530(748.I, p. 493).— Ce qui rendoit inaltérable 1o la fortune des Romains, c’est que, sûrs de leur supériorité dans l’art militaire, ils faisoient les guerres offensives avec peu de troupes et employoient des forces prodigieuses dans les défensives.

1531* (15oo. II, f° 225).— La situation de l’Italie 15 favorisoit les Romains. Elle est très étroite du nord au midi, et elle est coupée de l’est à l’ouest par l’Apennin. Les Romains se tenoient sur les montagnes, d’où ils avoient l’œil sur toute la plaine et sur Annibal. Polybe dit qu’au siège de Capoue ils 2o firent de grandes choses, parce qu’étant retranchés ils ne craignoient point la cavalerie numide.

1532* (1498. II, f° 224 v°). — Les conditions de paix imposées par les Romains étoient prises des idées de ces temps-là, où l’on ne cherchoit pas tant à 2S s’agrandir qu’à affoiblir ses ennemis. Ainsi la paix que les Lacédémoniens donnèrent aux Athéniens fut telle qu’ils auroient les mêmes amis et les mêmes ennemis, les mêmes galères, etc.