Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/393

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l’usure, mot pour mot. Je croyois qu’ils les y avoient mis. J’en ai parlé dans Y Esprit des Loix. Mais ces messieurs n’aiment pas que l’on découvre leurs sources : ils les ignorent même, comme on ignoroit la source du Nil. Ils se sont fort récriés sur cela. 5

1940* (246.I, p. 2 58). —Droit d’aubaine, droit ridicule, peu utile au Prince, extrêmement nuisible en ce qu’il décourage les étrangers de venir s’établir. «Dieu bénisse nos côtes !» dit-on dans les pays où est établi le droit de naufrage. ’°

Lettres de répit, pernicieuses.

1941 (553.I, f°436). — Il me semble que l’origine des francs-alleux en France vient de ce qu’il y avoit beaucoup de Gaulois qu’on ne put pas faire serfs, soit à cause de leur naissance, de leurs emplois, de 15 leur crédit, ou même des services qu’ils avoient rendus en disposant les peuples à se soumettre aux conquérants. On ne vouloit pas non plus qu’ils eussent des nefs, c’est-à-dire qu’ils portassent les armes et servissent dans la guerre : car tout fief »» portoit cela. On inventa donc les francs-alleux.

1942 (848. I, p. 541). — Saint Louis appelle le désaveu un grand pechié mortiex, qui fait perdre Y âme et \e fié. Effectivement, comme, dans ce tempslà, les biens des seigneurs ne consistoient que dans ?3 leurs vassaux, nier le vasselage étoit leur faire le plus grand préjudice qu’on pût leur faire. Cela fit que les anciennes reconnoissances étoient si courtes,