Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/430

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Il seroit facile d’empêcher que les religions étrangères ne corrompissent la pureté de la religion dominante.

Les Espagnols sont si bien établis depuis la longue 5 possession où ils sont, que quelques marchands étrangers ou naturalisés ne sont pas à craindre.

En un mot, lorsqu’une nation seule ne peut pas faire un commerce, il faut qu’elle souffre que les autres le fassent à son plus grand avantage. 1o Ce qui fit faire d’abord cette défense, c’est que les Espagnols craignoient d’être troublés dans leurs conquêtes. Ainsi ils défendirent sous peine de la vie aux étrangers d’y voyager.

1991 (170.I, p. 143). — *Remarquez que la bonne 15 foi des Espagnols a ruiné leur commerce et l’a transporté aux étrangers qui le font, sans aucune crainte, sous le nom d’un Espagnol*.

1992(262.I, p. 272). — Horrible faute de l’Espagne et du Portugal, qui, sous prétexte d’une guerre

2o vaine avec les Turcs, se privent du commerce des Échelles du Levant, qu’ils pourroient faire avec bien plus de facilité que les autres nations, puisqu’ils ont les matières d’argent dont on ne peut se passer pour ce commerce, et que les Hollandois et autres nations

25 vont chercher d’eux ou des Génois : aucun vaisseau hollandois, par exemple, n’allant au Levant qu’il ne s’arrête à Cadix ou à Livourne, pour prendre des piastres, que les Génois leur fournissent. D’ailleurs, les draps que les Anglois apportent au Levant sont