Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/457

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Il faudroit rapporter sur les provinces soumises aux gabelles, qui seules seroïent soulagées, ce qui doit revenir pour le soulagement des autres provinces ; et cela, au pro rata.

Quand le Roi, par ces arrangements, auroit réparé 3 ce qu’il auroit perdu par la suppression des gabelles, il faudroit songer à d’autres projets.

Oter les bureaux qui sont entre les provinces réputées et non réputées étrangères, et cela, par le moyen d’un quart en perte pour le Roi ; les trois 1o quarts rapportés, au sol la livre, sur les bureaux d’entrée et de sortie du Royaume. Les frais des bureaux ôtés et vexations des commis gagnés par le peuple.

Pour réparer la perte que le Roi feroit, en prenant sur lui le quart de ce retranchement, il faudroit ô faire une refonte d’espèces, de si petite conséquence que l’on ne fût point détourné d’y porter. Elle pourroit être, par exemple, d’un vingt à un vingt-cinquième de profit. Lequel profit seroit employé à payer, en argent comptant, 80 millions dus par le »o Roi à la Compagnie des Indes, pour 100 millions de billets d’État, à 4 pour 100, qu’elle a pris, afin que le Roi pût ravoir sa ferme du tabac. Lequel payement se feroit par le Roi en quatre années, de façon que le Roi rentreroit, la première année i5 (20 millions payés), dans un quart de la ferme ; la seconde, dans la moitié : jusques à ce que le payement entier et la réversion entière fût faite.

Il est à remarquer que, dans ledit espace de temps, on pourroit faire une seconde refonte, afin 3o de fournir au payement desdits 80 millions.