Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/458

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Il ne faudroit faire ces opérations que peu à peu, l’une après l’autre ; attendant que, par le laps du temps, le Roi gagne ce que nous avons dit qu’il devoit gagner. 5 Les opérations susdites une fois faites, il faudroit songer à la diminution du contrôle, en prenant à peu près le plan de ce qui a été exécuté à Paris : augmentant le papier timbré et mettant une taxe légère sur les notaires et sur les villes, taxe seule

1o ment payable en papiers royaux et payable pendant trois ans seulement. Permis aux villes d’emprunter ou vendre leurs domaines pour cela. On pourroit faire aux sujets une vente de certains impôts onéreux : le tout, en papiers royaux.

15 Toutes ces choses devroient être exécutées lentement et avec prudence ; prenant garde de ne point mettre le Roi en arrière de ses revenus, et ne s’ôtant pas les moyens de pouvoir concourir à faire fleurir le commerce, les arts, et à faire les réparations

2o publiques.

D’autant que tous les domaines du Roi sont toujours mal administrés, il faudroit faire passer, par une loi de l’État, qu’ils seroient aliénés à perpétuité et sans retour, et cela, pour le bien de l’État, à

25 l’exception des forêts : laquelle aliénation se feroit au denier trente en papiers royaux, sur le pied du denier vingt. Et, quant aux simples engagements, ils seroient aliénés à perpétuité, en payant, par les propriétaires, finance convenable en papiers royaux :

3o ajustement qui pourroit se faire de façon que le Roi y gagnât un tiers.