Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/46

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qui les imite si peu, et qui s’en écarte davantage. — Je disois à un Anglois qui me montroit quelque chose d’assez tendre : « Comment avez vous autres pu dire de si jolies choses dans une langue si

i barbare ?»—Du temps de François Ier, c’étoit les savants qui faisoient la réputation des auteurs ; aujourd’hui, ce sont les femmes. Ronsard est la preuve de ceci. On ne peut plus le lire, quoique personne n’ait eu plus de réputation. Et ce qui

1o le perd personnellement, c’est que des auteurs plus anciens que lui sont encore admirés.

852 (3g3. I, p. 364). — Peut-être qu’il y a de bons poètes françois, mais que la poésie françoise est mauvaise.

15 853 (717. I, p. 482). — Les livres des anciens casuistes se faisoient parce que les tribunaux d’Espagne et d’Italie (pays chauds, où l’on aime les goûts raffinés) étoient pleins de ces cas-là, et on n’avoit point de connoissance de la physique.

2o Il falloit donc donner dans la scolastique (sic), et cette science devoit être l’occupation des gens d’esprit. — Fontenelle.

854 (1097. II, f° 72). — Ces sermons de Maillard, de Menot, de Rolin, de Barlette, étoient faits pour ai être prêchés aussi sérieusement que les nôtres d’à présent, quoique nous y trouvions un comique partout, et des applications scandaleuses de l’Ecriture, et un burlesque qui y est partout répandu.