Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/47

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Ces gens-là préchoient ce qu’ils savoient, et ils apprenoient ce qu’on leur avoit appris. Dans ces temps-là, on ne lisoit point l’Écriture ; on ne lisoit que des histoires faites sur l’Écriture ou des légendes des Saints. On ne connoissoit l’Écriture que par 5 les comédies que l’on faisoit jouer sur les histoires de l’Écriture ou des mystères. On y joignoit les livres fondés sur les révélations, les légendes et autres histoires qui étoient entre les mains de tout le peuple. La plupart de ces livres ont péri lors du 1° renouvellement des sciences, et peu ont mérité de voir le jour lors de la découverte de l’impression. Les Protestants qui parurent furent cause que tous ces livres périrent, excepté les plus extravagants, qu’ils ont conservés comme une flétrissure de la 13 religion ancienne, et les catholiques les négligèrent ou les cachèrent dès qu’une plus grande lumière parut. Il faut donc nous transporter dans ces temps où tout ce qui peut servir à l’instruction du peuple étoit d’une autre nature que tous les ouvrages qui 2o sont à présent entre ses mains. Cela devoit faire un nouveau genre de prédication.

855 (855. I, p. 543). — Anglois. — Génies singuliers : ils n’imiteront pas même les Anciens, qu’ils admirent, et leurs pièces de théâtre ressembleront -=’ moins à des productions régulières de la Nature, qu’à ces jeux dans lesquels elle a suivi des hasards heureux.

856 (Sp., f° 434 v°). — Livres bien écrits en