Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/479

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Il seroit facile de remédier à cet inconvénient par des unions ou par des réductions, et on formeroit des bénéfices qui pourroient être possédés avec quelque dignité.

On n’auroit pas même besoin d’une autorité 3 étrangère : celle du Roi et du diocésain suffiroit (sic) pour cela.

2054(182.I,p. 172). — Le pape InnocentXdétruisit tous les petits couvents de l’État ecclésiastique, et en fit vendre les maisons et les biens. Il en supprima 1o environ mille cinq cents, et, s’il n’avoit pas été prévenu par la mort, il auroit invité tous les princes catholiques d’en faire autant dans leurs États.

On sait que les petits couvents ne servent qu’à entretenir le relâchement de la discipline monas- 15 tique.

Ils entretiennent, d’ailleurs, le nombre prodigieux des moines, qui, répandus jusque dans les plus petites bicoques, ont des relations partout, et qui, cherchant dans chaque enfant le premier quart 2o d’heure de chagrin, de caprice ou de dévotion, s’en saisissent aussitôt.

On pourroit unir les biens de ces petits monastères à d’autres monastères ou à des bénéfices, et, en ce cas, on pourroit favoriser plusieurs bénéfices i5 de nomination royale, qui, par la succession des temps, ont perdu leurs biens et n’ont presque conservé que leur nom.

Si l’on les unissoit aux autres monastères, il ne faudroit pas craindre qu’ils devinssent trop riches : 3o