Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/520

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cer. Mais, chez les Romains, le nom étoit inconnu : c’est-à-dire, ce n’étoit pas un nom1.

2143* (863. II, f° 1 v°). — Les Romains, dit Lilius Gyraldus, évoquoient les Dieux tutélaires des villes qu’ils assiégeoient, soit qu’ils ne crussent pouvoir prendre la Ville autrement, soit qu’ils crussent que c’étoit un sacrilège de faire les Dieux captifs2.

Or, de tout cela, je conclus que les Romains et les Payens n’avoient pas cette idolâtrie grossière 1o de croire que leurs statues fussent des Dieux : car ils voyoient bien que, quoiqu’ils en eussent évoqué la Divinité, les statues restoient toujours après la prise de la Ville, et ils ne comptoient pas, sans doute, que les statues s’en allassent.

2144* (864. II, f° 1 v°). — Lilius Gyraldus (page 17) cite Festus qui dit que le simulacre de la Pudicité étoit le même que celui de la Fortune. — Est-ce que les Romains croyoient que la pudeur n’étoit pas une vertu naturelle, et qu’on ne pouvoit l’obtenir que par un effet du hasard ?

2145* (867. II, f° 2). — Barbata Venus : parce que les femmes romaines furent attaquées d’une certaine maladie qui leur fit tomber tous les cheveux. (Extrait de Lilius Gyraldus, page 54.) « Dans le temps que j’écris ceci, dit l’auteur, il court une

1. Voyez mon extrait de Lilius Gyraldus, page 73.

2. Voyez ce qui est dit sur tout ceci dans mon extrait de Lilius Gyraldus, page 73.