Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/534

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puisque nous la sentons. Nous n’avons donc pas changé ; mais ce sont quelques particuliers que le Christianisme a changés, et non pas la masse.

2174 (847.I, p. 541). — On peut juger par la sou5 mission que l’on a naturellement pour son confesseur, combien il a été facile d’aller à la soumission pour le Pape.

2175(437.I, p. 387). — Il suffisent de condamner Calvin parce que ses principes détruisent la liberté,

10 de condamner Pélage parce que les siens détruisent la grâce, sans aller chercher grâces suffisantes, ni congrues, pour expliquer le comment. Il suffit de dire : « Il est certain par l’Écriture que Dieu me fait des commandements. Je suis donc libre : car il

15 seroit dérisoire qu’il me fît des commandements si je ne Tétois pas. » — Polignac.

2176(2096. III, f° 348). — Un Chrétien est ordinairement celui qui sait l’histoire de sa secte (un Catholique, un Calviniste, un Luthérien) ; mais non celui 20 qui observe les préceptes de sa secte. C’est comme on est espagnol ou françois : on est d’une patrie ; mais on ne sait point préférer le bien de cette patrie au sien.

2177(2218. III, f° 464’vo). —Le Protestant et le 15 Catholique pensent de la même manière sur l’Eucharistie ; il n’y a qu’à ne pas se demander l’un à l’autre comment Jésus-Christ y est.