veut-il dans ses lois qu’on punisse un citoyen qui feroit le commerce.
On étoit donc fort embarrassé dans les républiques Grecques. On ne vouloit pas que les citoyens travaillassent au commerce, à l’agriculture, ni aux arts ; on ne vouloit pas non plus qu’ils fussent oisifs[1]. Ils trouvoient une occupation dans les exercices qui dépendoient de la gymnastique, & dans ceux qui avoient du rapport à la guerre[2]. L’institution ne leur en donnoit point d’autres. Il faut donc regarder les Grecs comme une société d’athletes & de combattans. Or, ces exercices si propres à faire des gens durs & sauvages[3], avoient besoin d’être tempérés par d’autres qui pussent adoucir les mœurs. La musique, qui tient à l’esprit par les organes du corps, étoit très-propre à cela. C’est un milieu entre les exercices du corps qui rendent les hommes durs, & les sciences de spécu-
- ↑ Aristote, Politiq. liv. X.
- ↑ Ars corporum exercendorum gymnastica, variis certaminibus rerendorum pœdotribica. Aristore, Politiq. liv. VIII. ch. III.
- ↑ Aristote dit que les enfans des Lacédémoniens qui commençoient ces exercices dès l’âge le plus tendre en contractoient trop de férocité, Polit. liv. VIII. chap. IV.