Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 1.djvu/570

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
396
De l’esprit des Lois,

étoit coupable du crime de lese-majesté pour avoir voulu chasser le cardinal de Richelieu des affaires, il dit : « Le crime qui touche la personne des ministres des princes, est réputé, par les constitutions des empereurs, de pareil poids que celui qui touche leur personne. Un ministre sert bien son prince & son état ; on l’ôte à tous les deux ; c’est comme si l’on privoit le premier d’un bras[1], & le second d’une partie de sa puissance ». Quand la servitude elle-même viendroit sur la terre, elle ne parleroit pas autrement.

Une autre loi de Valentinien, Théodose & Arcadius[2], déclare les faux-monnoyeurs coupables du crime de lese-majesté. Mais, n’étoit-ce pas confondre les idées des choses ? Porter sur un autre crime le nom de lese-majesté, n’est-ce pas diminuer l’horreur du crime de lese-majesté ?

  1. Nam ipsi pars corporis nostri sunt. Même loi au code ad. Leg. Jul. maj.
  2. C’est la neuvieme au code Théod. de falsâ monetâ.