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De l’esprit des Lois,


CHAPITRE XVI.

Calomnie dans le crime de lese-majesté.


Il faut rendre justice aux Césars ; ils n’imaginent pas les premiers les tristes lois qu’ils firent. C’est Sylla[1] qui leur apprit qu’il ne falloit point punir les calomniateurs. Bientôt on alla jusqu’à les récompenser[2].




CHAPITRE XVII.

De la révélation des conspirations.

« Quand ton frere, ou ton fils, ou ta fille, ou ta femme bien-aimée, ou ton ami qui est comme ton ame, te diront en secret, Allons à d’autres dieux ; tu les lapideras : d’abord ta main sera sur lui, ensuite celle de tout le peuple ». Cette loi du Deutéro-

  1. Sylla fit une loi de majesté, dont il est parlé dans les oraisons de Cicéron, pro Cluentio, art. 3 ; in Pisonem, art. 21 ; deuxieme contre Verrès, art. 5 ; épîtres familieres, liv. III. lett. II. César & Auguste les insérerent dans les lois Julies ; d’autres y ajouterent.
  2. Et quò quis distinctior accusator, eò magis honores ossequebatur, ac veluti sacrosanctus erat. Tacite.