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Liv. XVIII. Chap. IX.

comme les bœufs, les buffles, &c. y réussissent mieux que les bêtes carnassieres. Celles-ci ont eu de tout temps l’empire de l’Afrique.

Je crois qu’on n’auroit point tous ces avantages en Europe, si l’on y laissoit la terre inculte ; il n’y viendroit guere que des forêts, des chênes & autres arbres stériles.




CHAPITRE X.

Du nombre des hommes dans le rapport avec la maniere dont ils se procurent la subsistance.


Quand les nations ne cultivent pas les terres, voici dans quelle proportion le nombre des hommes s’y trouve. Comme le produit d’un terrain inculte est au produit d’un terrain cultivé ; de même le nombre des sauvages dans un pays, est au nombre des laboureurs dans un autre : & quand le peuple qui cultive les terres, cultive aussi les arts, cela suit des proportions qui demanderoient bien des détails.

Ils ne peuvent guere former une grande nation. S’ils sont pasteurs, ils