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De l’esprit des Lois,

que s’il n’y a que des filles, elles ayent toute l’hérédité.

4.o Nous avons deux anciennes formules[1] qui posent le cas où, suivant la loi salique, les filles sont exclues par les mâles ; c’est lorsqu’elles concourent avec leur frere.

5.o Une autre formule[2] prouve que la fille succédoit au préjudice du petit-fils ; elle n’étoit donc exclue que par le fils.

6.o Si les filles, par la loi salique, avoient été généralement exclues de la succession des terres, il seroit impossible d’expliquer les histoires, les formules & les chartres, qui parlent continuellement des terres & des biens des femmes dans la premiere race.

On a eu tort de dire[3] que les terres saliques étoient des fiefs. 1.o Ce titre est intitulé des alleus. 2.o Dans les commencemens, les fiefs n’étoient point héréditaires. 3.o Si les terres saliques avoient été des fiefs, comment Marculfe auroit-il traité d’impie la coutume qui excluoit les femmes d’y succéder,

  1. Dans Marculfe, liv. II. form. 12 ; & dans l’appendice de Marculfe, form. 49.
  2. Dans le recueil de Lindembroch, form. 55.
  3. Du Cange, Pithou, etc.