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Liv. XIX. Chap. XXI.

CHAPITRE XXI.

Comment les lois doivent être relatives aux mœurs & aux manieres.


Il n’y a que des institutions singulieres qui confondent ainsi des choses naturellement séparées, les lois, les mœurs & les manieres : mais quoiqu’elles soient séparées, elles ne laissent pas d’avoir entr’elles de grands rapports.

On demanda à Solon si les lois qu’il avoit données aux Athéniens, étoient les meilleures. « Je leur ai donné, répondit-il, les meilleures de celles qu’ils pouvoient souffrir » : belle parole, qui devroit être entendue de tous les législateurs. Quand la sagesse divine dit au peuple Juif : « Je vous ai donné des préceptes qui ne sont pas bons », cela signifie qu’ils n’avoient qu’une bonté relative ; ce qui est l’éponge de toutes Les difficultés que l’on peut faire sur les lois de Moïse.