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Liv. XXI. Chap. VI.

raisons particulieres[1] ; il se perd dans des sables arides.

Le Jaxarte, qui formoit autrefois une barriere entre les nations policées & les nations barbares, a été tout de même détourné[2] par les Tartares, & ne va plus jusqu’à la mer.

Séleucus Nicator forma le projet[3] de joindre le Pont-Euxin à la mer Caspienne. Ce dessein qui eût donné bien des facilités au commerce qui se faisoit dans ce temps-là, s’évanouit à sa[4] mort. On ne sait s’il auroit pu l’exécuter dans l’isthme qui sépare les deux mers. Ce pays est aujourd’hui très-peu connu ; il est dépeuplé & plein de forêts ; les eaux n’y manquent pas, car une infinité de rivieres y descendent du Mont Caucase ; mais ce Caucase, qui forme le nord de l’isthme, & qui étend des especes de bras[5] au midi, auroit été un grand obstacle, sur-tout dans ce temps-là, où l’on n’avoit point l’art de faire des écluses.

  1. Voyez la relation de Genkinson, dans le recueil des voyages du nord, tome IV.
  2. Je crois que de-là s’est formé le lac Aral.
  3. Claude César, dans Pline, liv. VI. chap, ii.
  4. Il fut tué par Ptolomée Ceranus.
  5. Voyez Strabon, liv. XI.