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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/86

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De l’esprit des Lois,


CHAPITRE XIII.

Effets qui résultent du climat d’Angleterre.


Dans une nation à qui une maladie du climat affecte tellement l’ame, qu’elle pourroit porter le dégoût de toutes choses jusqu’à celui de la vie ; on voit bien que le gouvernement qui conviendroit le mieux à des gens à qui tout seroit insupportable, seroit celui où ils ne pourroient pas se prendre à un seul de ce qui causeroit leurs chagrins ; & où les lois gouvernant plutôt que les hommes, il faudroit, pour changer l’état, les renverser elles-mêmes.

Que si la même nation avoit encore reçu du climat un certain caractere d’impatience, qui ne lui permit pas de souffrir long-temps les mêmes choses, on voit bien que le gouvernement dont nous venons de parler, seroit encore le plus convenable.

Ce caractere d’impatience n’est pas grand par lui-même : mais il peut le devenir beaucoup, quand il est joint avec le courage.