Les enfans[1] des deux freres, ou les cousins germains, étoient regardés & se regardoient entr’eux comme freres. L’éloignement qui étoit entre les freres & les sœurs pour le mariage étoit donc aussi[2] entre les cousins germains.
Ces causes sont si fortes & si naturelles, qu’elles ont agi presque par toute la terre, indépendamment d’aucune communication. Ce ne sont point les Romains qui ont appris aux habitans de Formose[3], que le mariage avec leurs parens au quatrieme degré étoit incestueux ; ce ne sont point les Romains qui l’ont dit aux Arabes[4] ; ils ne l’ont point enseigné aux Maldives[5].
Que si quelques peuples n’ont point rejeté les mariages entre les peres & les enfans, les sœurs & les freres, on a vu, dans le livre premier, que les êtres
- ↑ En effet, chez les Romains, ils avoient le même nom ; les cousins germains étoient nommés freres.
- ↑ Ils le furent à Rome dans les premiers temps, jusqu’à ce que le peuple fît une loi pour les permettre ; il vouloit favoriser un homme extrêmement populaire, & qui s’étoit marié avec sa cousine germaine. Plutarque, au traité des demandes des choses Romaines.
- ↑ Recueil des voyages des Indes, tome V, part. I. relation de l’état de l’île de Formose.
- ↑ L’alcoran, chap. des femmes.
- ↑ Voyez François Pyrard.