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Liv. XXXI. Chap. I.

récompense ou l’espérance des services. Brunehault, par un esprit corrompu, voulut corriger les abus de la corruption ancienne. Ses caprices n’étoient point ceux d’un esprit foible : les leudes & les grands officiers se crurent perdus ; ils la perdirent.

Il s’en faut bien que nous ayons tous les actes qui furent passés dans ces temps-là ; & les faiseurs de chroniques, qui savoient à peu près de l’histoire de leur temps ce que les villageois savent aujourd’hui de celle du nôtre, sont très-stériles. Cependant nous avons une constitution de Clotaire, donnée[1] dans le concile de Paris, pour la réformation des abus[2], qui fait voir que ce prince fit cesser les plaintes qui avoient donné lieu à la révolution. D’un côté, il y confirme tous les dons[3] qui avoient été faits ou confirmés par les rois ses prédécesseurs ; & il ordonne[4] de

  1. Quelque temps après le supplice de Brunehault, l’an 615. Voyez l’édition des capitulaires de Baluze, p. 21.
  2. Quæ contra rationis ordinem acta vel ordinata sunt, ne inantea, quod avertat divinitas, contingant, disposucrimus, Christo præsule, per hujus edicti tenorem generaliter emendare. In proœmio, ibid. art. 16.
  3. Ibid. art. 16.
  4. Ibid. art. 17.