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De l’esprit des Lois,

mis. La crainte qu’il en eut le détermina à faire tondre ses freres ; cela en augmenta encore le nombre. Ces deux derniers articles lui furent[1] bien reprochés : on ne manqua pas de dire qu’il avoit violé son serment & les promesses solennelles[2] qu’il avoit faites à son pere le jour de son couronnement.

Après la mort de l’impératrice Hirmengarde, dont il avoit trois enfans, il épousa Judith ; il en eut un fils, & bientôt, mêlant les complaisances d’un vieux mari avec toutes les foiblesses d’un vieux roi, il mit un désordre dans sa famille, qui entraîna la chute de la monarchie.

Il changea sans cesse les partages qu’il avoit faits à ses enfans. Cependant ces partages avoient été confirmés tour à tour par ses sermens, ceux de ses enfans & ceux des seigneurs. C’étoit vouloir tenter la fidélité de ses sujets ; c’étoit chercher à mettre de la confusion, des scrupules & des équivoques dans l’o-

  1. Voyez le procès-verbal de sa dégradation, dans le recueil de Duchesne, tome II, p. 333.
  2. Il lui ordonna d’avoir, pour ses sœurs, ses freres & ses neveux, une clémence sans bornes, indeficientum misericordiam. Tégan, dans le recueil de Duchesne, tome II, p. 276.