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Liv. XXXI. Chap. XXIII.

On lui ôtoit ; il regagnoit : mais la couronne perdoit toujours.

Vers la fin du regne de Charles le chauve, & depuis ce regne, il ne fut plus guere question des démêlés du clergé & des laïques sur la restitution des biens de l’église. Les évêques jeterent bien encore quelques soupirs dans leurs remontrances à Charles le chauve, que l’on trouve dans le capitulaire de l’an 856, & dans la lettre[1] qu’il écrivirent à Louis le Germanique l’an 858 : mais ils proposoient des choses, & ils réclamoient des promesses tant de fois éludées, que l’on voit qu’ils n’avoient aucune espérance de les obtenir.

Il ne fut plus question[2] que de réparer en général les torts faits dans l’église & dans l’état. Les rois s’engageoient de ne point ôter aux leudes leurs hommes libres, & de ne plus donner des biens ecclésiastiques par des préceptions[3] ; de sorte que le clergé & la noblesse parurent s’unir d’intérêts.

  1. Article 8.
  2. Voyez le capitulaire de l’an 851, art. 6 & 7.
  3. Charles le chauve, dans le synode de Soissons, dit « qu’il avoit promis aux évêques de ne plus donner de préceptions des biens de l’église. » Capitulaire de l’an 853, art. II, édit. de Baluze, tome II, p. 56.