Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/287

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plusieurs maris, de celle où un mari auroit plusieurs femmes. Mais si l’auteur les a distinguées, que dira-t-il ? Si l’auteur a fait voir que dans le premier cas les abus étoient plus grands, que dira-t-il ? Je supplie le lecteur de relire le chapitre VI du livre XVI ; je l’ai rapporté ci-dessus. Le critique lui a fait des invectives, parce qu’il avoit gardé le silence sur cet article ; il ne reste plus que de lui en faire sur ce qu’il n’a pas gardé.

Mais voici une chose que je ne puis comprendre. Le critique a mis dans la seconde de ses feuilles, page 166 : L’auteur nous a dit ci-dessus que la religion doit permettre la polygamie dans les pays chauds, & non dans les pays froids. Mais l’auteur n’a dit cela nulle part. Il n’est plus question de mauvais raisonnemens entre le critique & lui ; il est question d’un fait. Et comme l’auteur n’a dit nulle part que la religion doit permettre la polygamie dans les pays chauds, & non dans les pays froids ; si l’imputation est fausse comme elle est, & grave comme elle est, je prie le critique de se juger lui-même. Ce n’est pas le seul endroit sur lequel l’auteur ait à faire un cri. À la page 163, à la fin de la pre-