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Défense

On ne pouvoit se plaindre de ce qu’il s’élevoit contre le célibat introduit par le libertinage ; de ce qu’il désapprouvoit qu’une infinité de gens riches & voluptueux se portassent à fuir le joug du mariage, pour la commodité de leurs déréglemens ; qu’ils prissent pour eux les délices & la volupté, & laissassent les peines aux misérables : on ne pouvoit, dis-je, s’en plaindre. Mais le critique, après avoir cité ce que l’auteur a dit, prononce ces paroles : On apperçoit ici toute la malignité de l’auteur, qui veut jeter sur la religion chrétienne des désordres qu’elle déteste. Il n’y a pas d’apparence d’accuser le critique de n’avoir pas voulu entendre l’auteur : je dirai seulement qu’il ne l’a point entendu ; & qu’il lui fait dire contre la religion ce qu’il a dit contre le libertinage. Il doit en être bien fâché.