Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/107

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rer, pour l’apprivoiser, pour qu’elle, si disposée à s’ouvrir entièrement, ne se refermât plus… Et, enfin, elle avait eu entièrement confiance. La vierge innocente s’était rassurée, et elle s’était laissée aller, sans plus une arrière-pensée, au plaisir d’être avec moi.

Et elle s’était mise à parler à cœur ouvert, et d’abondance. Et sa voix m’avait transporté, comme une musique d’ange.

Et une âme, telle que j’en avais jamais connue, une âme d’une essence unique s’était exprimée pour moi. Et cela était devenu divin.

Et, maintenant, j’entrais dans une vie nouvelle. Et j’y entrais de plain pied. J’y entrais par une porte d’or sous un soleil éclatant… Je savais bien que c’était l’amour, et j’allais aimer comme jamais je n’avais aimé !

Mais j’abordais cet amour avec allégresse, je n’en redoutais rien, on eût dit que je ne devais connaître par lui nulle souffrance, nulle