Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/127

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des choses délicieuses. En apprenant qu’un jeune étranger était arrivé dans l’île, elle avait tout de suite pensé que c’était pour elle. Aussi elle n’avait pas été surprise de me voir, ni de la façon dont je lui avais parlé : elle s’attendait à tout cela.

Et cette occupation bizarre que j’avais, peindre, cela qu’elle ne connaissait pas, lui avait en somme paru naturel. Parce que, dans ses contes, les princes déguisés avaient toujours une occupation singulière, éloignée de leur condition… Pourquoi n’aurais-je pas été un prince, qui aurait su d’un génie, le secret de sa retraite, et qui viendrait la délivrer ?… Son existence à elle-même, à Houat, n’était-elle pas étrange ? N’était-ce pas une existence de conte de fées ?

Elle me disait aussi que d’abord elle s’était demandé si je n’étais pas un magicien. Cette faculté extraordinaire que j’avais de dessiner exactement les choses lui semblait surnatu-