Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/159

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XVIII


J’avais fait tourner la pierre. J’avançais dans la nuit à tâtons, avec répugnance, avec précaution, avec crainte. Je croyais sentir sur mon visage, sur mes mains, des contacts gras ou bien soyeux qui me donnaient la chair de poule et faisaient que, tout contracté, les dents serrées, je m’arrêtais brusquement. J’étais entré dans le royaume des araignées, des rats, des chauves-souris. Il me semblait entendre des battements d’aile précipités, et des fuites éperdues le long des parois et sur le sol. Je venais troubler l’existence paisible de tout un petit monde nyctalope que per-