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Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/202

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C’était un de ces hommes sûrs qui donnent entièrement leur amitié, et qui, s’ils ont un ami, pensent qu’ils ne peuvent faire moins pour lui qu’ils ne feraient pour eux-mêmes.

C’était un cœur de marin, Yvon, et un cœur de Breton. Un cœur fort, un cœur droit.

Nous n’avions pas échangé de grands mots. À peine même si nous avions causé tous les deux. Est-ce qu’il m’avait jamais parlé d’autre chose que de son tour du monde ? Et moi, que lui avais-je dit ? Quand il avait vu le portrait d’Anne, il s’était écrié : « Mais c’est la demoiselle du Goabren ! » Je l’avais regardé bien dans les yeux : « C’est elle, Yvon ! » Voilà tout. Pourtant, j’en étais certain : maintenant, il serait disposé à tout risquer pour nous servir, Anne et moi. Yvon m’appartenait, je n’en doutais point. Peut-être dans son sentiment entrait-il un peu de cette raison d’une race