Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/22

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l’inconnu : bientôt tout se préciserait, le rêve était fini.

Cependant, depuis quelque temps, nous contournions l’île, déjà nous étions passés devant une baie où j’avais cru qu’on allait s’arrêter : Toussaint n’avait rien dit, il n’avait pas bougé, et le cotre avait continué droit. Toujours pas de maisons, pas de lumière… Mais le gars ne dormait plus, il s’était assis sur le bordage : on approchait donc du terme. Ils avaient l’air de chercher quelque havre. Il y eut un coup de barre soudain, et nous entrâmes dans une seconde baie éclairée par la lune ; le garçon s’était levé, il avait amené la voile. On jetait l’ancre. Toussaint descendait dans le canot avec les paquets et les lettres de Quiberon, puis le garçon, puis moi, — et pousse… On était tout près, et comme je faisais mine d’enlever mes chaussures, Toussaint dit : « Pas la peine… Allez, camarade, à cheval !… » Il me prit sur son dos et me déposa