Aller au contenu

Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

envahît l’île ; cependant, je ne l’avais pas encore vu. Ce soir, il se produisait : je ne distinguais plus rien, j’étais muré dans une ouate glaciale… Il ne faisait pas encore tout à fait nuit. Je décidai de profiter des dernières lueurs du jour pour aller immédiatement à la petite crique où nous devions attendre le Stiren er Mor, et je me mis à descendre le talus avec précaution pour gagner la campagne. Je m’orientai soigneusement pour ne pas m’égarer ; je partis et j’eus la chance, en effet, dans ce brouillard, de suivre exactement la bonne sente et d’arriver.

En marchant, je n’avais guère réfléchi. J’étais trop occupé par l’idée de ne pas sortir du droit chemin. Lorsque je me trouvai assis sur un rocher, à côté de mes bagages, dans la nuit et, avec la perspective de rester là sans bouger une heure ou deux, je commençai à m’inquiéter. Quelle malencontre que cette brume ! Est-ce qu’elle n’allait pas faire