Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/36

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champ de blé coupé, puis je fus dans la lande parsemée d’ajoncs. Plus loin, je traversai un pré peuplé de vaches noires et blanches, dont le gardien, appuyé sur un bâton, fumait sa pipe.

— Vous avez là un beau troupeau, lui dis-je.

— Ah bé ! vous n’en voyez qu’une partie, fit le vieux en secouant sa cendre. Hier, il y en avait cent quarante. Et elles ne sont pas commodes ! Elles veulent toujours aller dans le champ là-bas, dans ce champ de pommes de terre… Tenez, celle qui vous regarde, là, elle met ses deux pieds de devant sur le mur, et elle saute comme un chien. Voyez, maintenant, elle n’a l’air de rien, elle attend que je sois parti…

— C’est une coquine alors ?…

— Ah bé ! si elles sont coquines !… Elles me donnent du mal, allez. Vous savez, monsieur, — continue le bonhomme qui semble