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Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/37

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enchanté de parler, — vous savez que je suis garde-champêtre. L’autre jour, le maire a dit à l’adjoint : « On ne peut pourtant pas laisser les bêtes comme ça… » et il m’a dit à moi : « Roudil, chaque maison vous donnera cinq sous, vous allez les garder… » Il y a une soixantaine de maisons, je garde les bêtes de toute la commune, les uns en ont une, les autres deux, les autres…

Je l’interromps. Je lui montre le fort, le vaste fort désert :

— Hein, il est grand, il y a de la place là-dedans…

— S’il est grand, mon bon monsieur !… Il a coûté un million et cinq cent mille. La commune l’a racheté quinze cents francs. Le maître d’école y fait la classe…

— Mais alors, dites-moi : et le Goabren ?

— Le fort du Goabren. Oh ! c’est petit. C’est près de la mer. C’est le comte de Kéras qui y habite, avec sa dame et sa demoiselle…