Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/46

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mobile, le regarde avec cordialité. Il pense évidemment : « Ah ! cette jeunesse !… » Sa sœur, qui est revenue, l’admire ; la mère sourit avec satisfaction. Il se sent quelqu’un, il se sent un peu supérieur à sa famille, lui qui, si jeune, a vu tant de choses qu’ils n’ont jamais vues, qu’ils ne verront jamais… Il fait le récit de régates auxquelles il a assisté à Sydney. Sydney, l’Australie, c’est loin. Mais ce n’est pas la distance qui intéresse les marins, parce qu’on fait aussi bien trois mois de mer que trois jours, c’est la même chose : mêmes spectacles sous les yeux, mêmes incidents, mêmes risques, qu’on soit dans les eaux de la Chine ou dans celles de Bretagne. On vogue sur son bateau, avec les mêmes camarades, et la vie est pareille. Ce qui les intéresse, c’est la terre, c’est ce qu’on trouve là-bas quand on met le pied sur le bout du monde au lieu de le poser ici sur le Continent, à quelques milles d’Houat… Le fils raconte. Et