Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/47

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puis il décrit aussi tous les bateaux qu’il a vus, ceux de la Méditerranée et ceux des Indiens, ceux des Chinois, et tous les autres : felouques, chebecs, saïques, pirogues, jonques et sampans… Toussaint et le gendre sont très intéressés. Ils exposent et discutent, en hommes du métier, les raisons de la forme des coques et celles des voilures particulières à chaque mer, chaque pays.

Yvon, avec les récits de son tour du monde, donne essor aux imaginations, recule les limites de l’île, recule même celles de la mer et de l’horizon… D’ailleurs ces gens-là ne sont point bornés. C’est étrange, les fausses idées qu’on se fait. Je les aurais cru tout différents, les habitants de cette île. Ils lisent le journal comme ceux de la terre, comme les gens de n’importe quel village. Ils ne l’ont pas tous les jours, régulièrement, voilà tout. Mais s’ils ne savent pas les nouvelles de la veille, ils savent celles de