Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/54

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en vacances, le maître d’école a cloué une planche en travers de la porte, pour la fermer. Le garde-champêtre ramasse une grosse pierre, fait sauter la planche, et nous entrons.


C’est vrai qu’il est immense, ce fort. Il a deux étages, chacun comptant dix chambres de quarante hommes. Un sentiment amer, l’écœurement, le découragement vous envahissent devant un aussi grand, un aussi vain travail… Hier, comme aujourd’hui, on nous menait donc mal ? On nous a donc toujours mal menés ? Nous n’avons donc jamais eu que des gouvernements d’incapables et de voleurs ? Car enfin ce travail énorme n’était pas entrepris dans l’intérêt public, puisqu’il n’a point servi. Il a donc fallu que ceux qui l’ordonnèrent fussent au service d’intérêts particuliers… Ou bien ils étaient ignorants de ce qu’ils auraient dû savoir, à un point tel