Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/53

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la porte. Je reconnus le garde-champêtre ; je le rejoignis. Je lui parlai du fort :

— Mais je l’ai vu construire, moi, mon bon monsieur. Ce n’est point d’aujourd’hui, vous savez. J’étais gamin, quand on l’a commencé, et j’ai eu le temps de grandir, puisque ça a duré dix ans. Il y avait cinq cents ouvriers ici, monsieur, et six vaisseaux autour de l’île pour leur porter les matériaux… On en faisait un autre tout pareil, en même temps, à Hoedic, et en même temps le fortin du Goabren où se trouve aujourd’hui le comte de Kéras.

— Et quand les travaux ont été finis, on a mis une garnison ?

— Non, monsieur, non, jamais. Il n’y a jamais eu un soldat à Houat… On a mis au fort des gardes d’artillerie. Et puis on l’a vendu. Je vous l’ai dit hier : la commune l’a acheté quinze cents francs.

Et le brave Roudil m’offre de visiter ce monument. Je veux bien… Quand il est parti