Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/65

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du vert. Puis le fond devient d’or, et tout à coup, éclatant, formidable, triomphal, le soleil surgit de la mer. Mousse, tourné vers cette boule de feu, aboie de toutes ses forces, Mousse, c’est le chien d’Yvon, une petite bête agitée. Le soleil monte. Le père Leblanc le regarde avec une certaine sympathie ; il enlève son béret, en retire sa chique et se l’enfonce dans la bouche. Cependant il n’est pas absolument content, et après avoir dit : « Il fait beau… beau tout à fait… » il ajoute, en faisant une grimace : « Grand soleil, petit vent. »

Yvon qui tout à l’heure mangeait un gros bout de pain, après avoir bu un coup d’eau fraîche à la dame Jeanne, roule une cigarette. Maintenant il joue avec son chien, pour me montrer. Il tape sur le bordage, en disant : « Marsouin, marsouin ! » Alors Mousse court d’un bout à l’autre du bateau en aboyant, furieux. Car il est l’ennemi des marsouins,