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Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/70

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Puis nous causons.

Quand je dis : « Vous ne vous mariez pas avec ceux d’Houat… » ils font la grimace. Le ressentiment du pauvre contre le riche… Et quand je dis : « Il y a plus de sable à Hoedic qu’à Houat… » ils ajoutent : « Et ce n’est pas le même sable ! À Houat, il y a du sable rouge… »

De retour au Stiren er Mor, je retrouve Toussaint et Yvon. On hisse la voile, on démarre. Il y a cinq ou six Hoedicais qui nous regardent, alignés sur la triste plage.

Je dis à Toussaint Leblanc : « Ils sont bien pauvres… » Il me répond : « Ils boivent tout à la cantine… »

L’éternel argument du riche contre le misérable, de celui qui possède à l’égard de celui qui n’a rien. C’est sa faute… Toussaint Leblanc, qui pourtant est un brave homme, ne tient pas compte de la différence du sol à Houat et à Hoedic, de la terre ingrate, de la