Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/77

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Mais il s’est produit pourtant une chose extraordinaire. C’est demain que Toussaint Leblanc et le gendre vont faire les commissions et chercher le courrier au continent. Je pensais quitter Houat demain matin, je n’en avais pas encore parlé, mais je suppose que les Leblanc le croyaient aussi. Cependant, quand Toussaint a dit que demain il allait à Quiberon, au lieu de lui répondre : « Je vous accompagne », je lui ai demandé de passer chez le marchand de couleurs et de me rapporter des toiles. Ça m’a pris tout à coup, cette envie de peindre. J’ai plus envie de peindre que d’écrire. J’ai ma boîte et un carnet à croquis ici, mais je n’avais guère l’intention d’y travailler. Pourquoi ?… En somme on peut fort bien vivre à Houat — et c’est très beau… J’ai prié Toussaint de me rapporter des provisions en même temps.

Et il m’est venu une idée. Germaine, la fille des Leblanc, est charmante, et elle est bien