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LA LITTERATURE FÉMININE

Retenons de Claude Varèze qui a de l’avenir, cette forte étude d’un adultère en province, La Route sans Clocher (1914). De M.^^ Remette Gille, Un Amour.

Mme Annie de Pêne, morte en 1918, débuta en 1908 par des fantaisies dialoguées (Pantins modernes). Son meilleur livre est assurément Confidences de Femmes (1914) ; encore influencée par Colette Willy, Annie de Pêne y est pourtant bien elle-même ; il y a de la poésie, de la passion, de la malice, de l’émotion dans ses Confidences^ il y a surtout de la finesse. En 1916, Annie de Pêne publia Sœur Véronique, où l’influence de Marguerite Audoux est prépondérante.

C’est un roman d’adolescente que le très agréable Criquet (1913) de ]y[me Andrée Viollis, et qui fait regretter que son auteur se soit surtout consacrée au journalisme (^) ; et ce sont de délicates études de l’âme enfantine que les récits de M"^^ Hankes-Drielsma de Krabbé, Le Partage de la Lune (19 14).

On pourrait rapprocher d’Annie de Pêne, pour la gracieuse féminité de ses premiers romans, (Josette Chardin, Reviendra-t-il),^^^ Broussan-Gaubert, si ses derniers récits ne marquaient un effort vers des réalisations plus importantes.

On ne doit à M^^^ Galzy, outre sa Femme chez les garçons (19 19), qu’un roman, travaillé et annunziesque, L’Ensevelie (1912) ; voici, de M^^ André-Picard, une étude féminine, Mesdames Balmain (19 10) ; de M"^^ Claude Sylve (Mlle (Je Levis-Mirepoix), un essai mystique, La Cité des Lampes (191 2).

Citons encore M"^^ Madeleine Paul (La Porte sombre) ; M"^^ Henriette Besançon (U Absente, 1913^ ; Camille Mallarmé (Mon enfant ma sœur, la Casa Secca).

M"^^ Lucie Paul-Margueritte a publié divers romans, dont Le Singe et le Violon (191 8) qui a, dans l’observation, une âpre sobriété. Elle est plus banale dans ses Impressions et ses Dialogues.

Il faut retenir M^^ Jean Balde (Les Ebauches, Les Liens) , M^^^ Neel DoflP, Hollandaise, pour quelques récits déchirants et sobres : Jours de Deuil, Contes

farouches, Keetje.

Mme Odette Keun est aussi un romancier de mœurs, fort remarquable : cosmopolite et libre-penseuse, sa passion de la liberté va jusqu’à la frénésie. Elle n’écrit pas bien, mais elle a un tel tempérament d’écrivain qu’elle s’impose malgré tout au lecteur. Une Femme moderne est comme un énorme sanglot de l’âme et de la chair. Après un premier roman en 1914, Les Maisons sur le Sable, elle a publié Mesdemoiselles Daisne, de Constantinople (19 18), Les Oasis dans la Montagne (1920). M"^^ Marion Gilbert, normande, est une régionaliste (Du Sang sur la Falaise, 1913, V Amour de la Blonde, 1920^. M^i^ Jeanne Marais, morte à trente ans, avait, outre tant de romans pimentés et grivois, publié Amitié

(1) Mme Viollis a publié aussi, en collaboration avec son mari, Puycerrampion (191 1).

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