Page:Montholon - Souvenirs de Sainte-Hélène, 1901.pdf/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

On ne voyait encore rien à la vue simple et du pont ; mais, bientôt, Sainte-Hélène nous apparut avec les rochers noirs et hauts qui la bordent du côté de la rade de James-Town.

On sait, ou on ne sait pas, car jusque-là on ne s’était guère occupé de cette île, qu’elle a été découverte par les Portugais il y a deux cents ans et qu’elle sert de relâche aux vaisseaux qui reviennent de l’Inde et de la Chine. En allant, c’est au Cap que touchent les flottes, et elles ne passent pas en vue de l’île. En venant d’Europe, on est obligé de la dépasser et d’aller prendre les vents pour y aborder, tandis qu’en venant de l’Inde, ils y portent. Mais j’aurai le temps de la décrire avec tous ses agréments et désagréments. Nous voilà en vue du port : il faut d’abord débarquer. Nous avions fait si bonne route et le Northumberland était si bon marcheur, que l’amiral avait cru arriver le premier de sa flotte. Mais déjà la Havane, que commandait le capitaine Hamilton, nous avait précédés de quelques jours.

L’île appartient à la Compagnie des Indes.

Le colonel Wilkes en était gouverneur. Il vint en mer au-devant de nous. Son canot était