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abondant. Mais, plus tard, Napoléon devint grave, sévère dans sa tenue et peu communicatif.

En prenant le commandement des armées, il affecta une grande réserve et la dernière sévérité de mœurs. Sa conduite fut irréprochable, exemplaire. Il se montrait une espèce de Caton. Il dut le paraître à tous les yeux. Il était, en effet, un philosophe, un sage.

Quand la Révolution éclata, tout entier aux idées du jour ; avec l’instinct des grandes choses et la passion de la gloire nationale, il fut chaud patriote et prit le parti de la Révolution ; mais la Législative fut une époque nouvelle pour ses idées et ses opinions.

Napoléon, dès qu’il parut à Toulon, gouverna.

C’était l’ascendant du savoir, de l’activité et de l’énergie sur l’ignorance et la confusion du moment.

La première étincelle de la haute ambition lui vint, non après Vendémiaire et Montenotte, mais après Lodi.


V

Napoléon et Hudson Lowe.


Napoléon disait à Hudson Lowe[1] : « Il est une Providence vengeresse : tôt ou tard, vous porterez la peine de votre attentat contre moi !

  1. Sir Hudson Lowe, dans ses curieux Mémoires, a fidèlement rapporté ces véhémentes objurgations. — Du C.