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APPENDICE II

LETTRES DU GÉNÉRAL MONTHOLON
À SA FEMME.


Longwood, ce 3 juillet 1819.

Hier, à dix heures, j’ai reçu ton billet de sept heures du matin ; j’y ai de suite répondu, mais déjà ton bâtiment était à la voile. À midi, je t’avais écrit un autre billet, je te l’envoyais lorsque j’ai appris par le retour de mon premier qu’il était trop tard ! Je t’écrirai tous les jours le récit de ma journée, il me semblera que je me rapproche de toi. Ton image adorée est sans cesse présente à ma pensée ; jeté vois partout et ne te trouve nulle part ; tout est sans vie autour de moi et je suis seul au milieu de gens empressés à me servir, à diminuer ma solitude ; tous nos Français se présentent à mes yeux ; ils croient, les pauvres gens, m’offrir quelques distractions, ils m’assomment.

J’ai déjeuné et dîné hier avec l’Empereur, nous n’avons parlé que de toi ; c’est le moment le moins pénible de ma journée. Il regrette vivement ton départ. Il m’a protesté de toute son amitié pour toi, pour les enfants : les noms de Tristan, Lili, Joséphine sont sortis cent fois de sa bouche dans la