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V

La « Saale » et la « Méduse ».


L’Empereur était déjà sur la Saale, capitaine Philibert ; le général Montholon, moi et partie des officiers et gens, sur la Méduse, commandée par le capitaine Ponet, digne et brave homme. Si l’on n’eût écouté que son dévouement, il n’y aurait peut-être pas eu de captivité à Sainte-Hélène ! Le bon capitaine eut pour moi les attentions des marins. L’habitude des privations et du commandement absolu devrait leur endurcir le cœur ; mais, s’ils sont en général un peu brusques dans leurs manières, ils sont francs et bons ; la solitude en présence des œuvres de Dieu est toujours bonne à l’homme : elle fortifie l’âme ; le ciel et l’eau, les dangers, les tempêtes ne peuvent inspirer que de nobles pensées.

Le capitaine Philibert était très pâle et avait l’air profondément inquiet. Il s’agissait d’éviter la croisière anglaise qui se composait de onze vaisseaux en vue de Rochefort ; mais le capitaine