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fant de cette femme. J’avais celle du capitaine Ross[1], commandant du vaisseau, pour mon mari, mon fils, moi et ma femme de chambre. Cette cabine était ornée d’un gros canon qui sortait par l’embrasure de la fenêtre et m’embarrassait fort. Nous avions 500 hommes à bord, provenant du 53e. Enfin nous étions plus de mille.

La table où dînait l’Empereur se composait de lui, l’amiral à sa droite, Mme Bertrand à sa gauche, moi entre l’amiral et le capitaine Ross qui commandait le vaisseau. Je nommerai les autres sans ordre de place. Les Anglais étaient : le colonel Bingham, M. Glower, secrétaire de l’amiral, le docteur O’Meara, le docteur du bord, Warden, le 1er lieutenant de vaisseau, le clergyman, le commandant des troupes de terre ; les Français : le grand maréchal Bertrand, les généraux et M. de Las-Cases ; son fils dînait à la table des officiers.

Chaque jour, on invitait alternativement un officier de marine, un officier de terre, un

  1. John Ross (1777-1856), depuis contre-amiral, s’est illustré par ses voyages d’exploration dans les mers arctiques et la découverte du pôle magnétique boréal.