Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/14

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Au moment de partir avec mes cousines, Louise et Juliette, j’allai dire adieu à notre supérieure, qui me retint quelques instants.

— Vous êtes absolument décidée, ma fille, me demanda-t-elle, à ne rien livrer de votre personne à la convoitise des hommes, ces ennemis de la sainteté du célibat ?

— Certes ! ma mère !

— Vous vous rappelez que, dans vos paroles, vous ne devez prononcer le nom d’aucune partie de votre corps dans la crainte de commettre une impureté ?

— Parfaitement ! ma mère ! Et, de plus, je sais par cœur de quelles dénominations nous devons nous servir, nous les épouses du Christ, pour ne pas dire : mes bras, mon cou, mon ventre, mes jambes et tout le reste, afin de ne pas pécher même en paroles.

— Voyons un peu, ma fille, si votre mémoire est aussi fidèle que vous me l’assurez.