Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/32

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sant, je ne renoncerai jamais à ne pas retrouver cette nuit phénoménale, cette nuit délirante, cette nuit où j’ai été véritablement considérée avec complaisance par l’Esprit-Saint, qui a fait de moi un banquet de délices où il m’a invitée à m’asseoir… Une nuit, mon père…

L’abbé ferma si brusquement le guichet que je fus obligée de me retirer. Stupéfiée d’un pareil accueil, je sortis du confessionnal. On ne pouvait être plus malheureuse, plus perplexe, plus désespérée. Alors, je m’enfuis de la chapelle et allai me réfugier dans ma chambre.

Il n’y avait pas un quart d’heure que je m’y trouvais, lorsque sœur Perpétue entra comme une folle.

— Bon Dieu ! ma sœur, quel malheur venez-vous m’annoncer ?

— Ah ! Mademoiselle ! je vous cherche depuis ce matin. Vous pouvez me rendre le calme. Répondez-moi aussi vite que possible. Dites, répondez-moi.

— Je ne demande pas mieux. Mais