Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/39

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punition de leurs fautes passées ? me répétais-je en joignant les mains. Seigneur, préservez-moi de la contagion. Il y a là-dessous quelque chose d’abominable.

En ce moment le vicomte poussait doucement la porte de ma chambre.

— On dit que je vous épouse, Mademoiselle, fit-il en me baisant la main.

— On le dit, en effet. Monsieur ; mais vous m’expliquerez peut-être pourquoi, hier, nous connaissant à peine, il survient qu’aujourd’hui on trouve qu’il est nécessaire de nous allier ?

— Nécessaire…, murmura-t-il ; ne mettriez-vous pas autre chose que ce mot dans une promesse d’union avec moi ?

— Vous me rappelez ce jeu de nos veillées au couvent : — Je vous vends mon corbillon. — Qu’y met-on ?

— Le pardon, répliqua tout bas le vicomte, en recommençant à me baiser les doigts.

— Mais… vous ne m’avez point